
AREB a joué pour toi cette Comptine en disant : «Tu pourras l’insérer dans ton site, ta mère comprendra.» . Il l’a composée en 1982 pour sa fille qui avait quatre ans. Bien plus tard, il a compris qu’une chanson de sa mère, Ya Hbayéb, l’avait influencé.
AREB ne parlait jamais de lui. C’est moi qui le harcelais de questions. J’avais envie de connaître son histoire… à défaut de connaître la mienne.

La partition originale de la Comptine (manuscrit réalisé au Concertgebouw d’Amsterdam en 1982) - recto

La partition originale de la Comptine (manuscrit réalisé au Concertgebouw d’Amsterdam en 1982) - verso

Né au Liban en 1925, Tewfik El Bacha a étudié la musique et le violoncelle à l'Institut de Musique de l'Université Américaine de Beyrouth, puis il a perfectionné la composition avec Bertrand Robillard. Son pays, administré par la France depuis 1920, acquiert son indépendance politique le 1er janvier 1944.

Wadad, véritable référence musicale pour AREB, est l’une des premières chanteuses de musique classique arabe, entièrement façonnée par la tradition orale. Son fils a hérité d’elle cette approche quasiment instinctive de la musique, et cette mémoire de l’oreille qui colore étonnamment son jeu.

En 1957, le père d’AREB, un des fondateurs et chef d'orchestre des Nuits Libanaises du Festival international de Baalbek, dirige ici Faïrouz. Née au Liban en 1934, elle interprète des musiques traditionnelles du Liban, composées par les frères Rahbani, qui contribueront à sa célébrité.

AREB, âgé de 7 ans, passe ses vacances avec ses sœurs, Rima (8 ans) et Randa (9 ans), à Aley au Liban, lieu de villégiature situé à 18 kms de Beyrouth, à l’ouest de Bhamdoun. Le chemin de fer, construit à la fin du 19è siècle, relie Beyrouth à ce site au climat agréable, entouré de montagnes.

AREB, dès l’âge de 4 ans, aime composer et reproduire la musique à l’oreille. D’abord attiré par le violon, il s’oriente vers le piano dès l’âge de 6 ans. Son entourage, en particulier son père, fasciné par ses progrès fulgurants, l’encourage à choisir la carrière de pianiste qui semble faite pour lui.

A 8 ans, AREB, suit à Beyrouth les cours de piano de Zvart Sarkissian, ancienne élève de Marguerite Long et de Jacques Février. C’est l’occasion pour lui d’acquérir une base technique solide. Il découvre petit à petit le chant et le rythme qui sous-tendent les œuvres musicales, et leur pouvoir d’émotion.

Un mois après le début du célèbre mai 68 à Paris, AREB, âgé de 9 ans et demi, donne son premier concert devant près de 700 personnes, dans la salle Assembly Hall de l'Université américaine de Beyrouth. Il a joué «Le Coucou» de Daquin. C’est le premier pas vers ce qui deviendra sa vie.

En 1974, AREB quitte son pays pour la France. Entré au Conservatoire national de Musique de Paris, il suit les cours du compositeur et pianiste Pierre Sancan. La Guerre du Liban, qui éclate en 1975, le sépare douloureusement des siens. Son père compose à cette époque la symphonie « La Paix ».

1975, à Bougival, une commune située à l’est de Saint-Germain-en-Laye, AREB répète avec son père qui le rejoint régulièrement en France. Le mentor a désormais 50 ans, il s’intéresse à toutes les musiques, et transmet en particulier à son fils l’amour de la musique arabo-andalouse.

Juin 1978. AREB vient de remporter à l’unanimité le Premier Prix du Concours musical international Reine-Elisabeth-de-Belgique, à Bruxelles. Il aura 20 ans en octobre. Sa carrière musicale démarre pleinement au niveau international. Il ne cessera d’incarner la puissance universelle de la musique.


"La musique est née avec l'homme, dans la splendeur de la création. Elle fut le premier langage par lequel l'être humain communiquait avec son Créateur."

Wadad, la mère d’AREB, interprète Ya Hbayéb. La musique a été composée par Zaki Nassif en 1975.

Wadad interprète Dor Ya Habibi. La musique a été composée entre 1957 et 1960 par Tewfik El Bacha.
"Plus profondément le chagrin creusera votre être, plus vous pourrez contenir de joie."
Khalil Gibran

"Vous avez votre Liban et ses dilemmes. J'ai le Liban et sa beauté. Vous avez votre Liban avec les conflits qui le rongent. J'ai mon Liban avec les rêves qui y naissent. Vous avez votre Liban, prenez-le tel qu'il est. J'ai mon Liban et je n'en accepte que l'absolu. » Khalil Gibran (1920)